Poème 'Antiope' de Théodore de BANVILLE dans 'Les princesses'

Antiope

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Les princesses"

Hélas ! sur tous ces corps à la teinte nacrée
La Mort a déjà mis sa pâleur azurée,
Ils n’ont de rose que le sang.
Leurs bras abandonnés trempent, les mains ouvertes,
Dans la vase du fleuve, entre des algues vertes
Où l’eau les soulève en passant.
Théophile Gautier, Le Thermodon.

Près du clair Ilissos au rivage fleuri
L’indomptable Thésée a vaincu les guerrières.
Mourantes, leurs chevaux les traînent dans les pierres :
Pas un de ces beaux corps qui ne râle meurtri.

Le silence est affreux, et parfois un grand cri
L’interrompt. Sous l’effort des lances meurtrières,
On voit des yeux, éteints déjà, sous les paupières
S’entr’ouvrir. Tout ce peuple adorable a péri.

Antiope blessée, haletante, épuisée,
Combat encor. Le sang, ainsi qu’une rosée,
Coule de ses cheveux et tombe sur son flanc.

Sa poitrine superbe et fière en est trempée,
Et sa main, teinte aussi dans la pourpre du sang,
Agite le tronçon farouche d’une épée.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

Aucun commentaire

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS