Poème 'Aurore sur la mer' de Renée VIVIEN dans 'Études et préludes'

Aurore sur la mer

Renée VIVIEN
Recueil : "Études et préludes"

… quand à mon sanglot : et que
les vents orageux l’emporte
pour les souffrances !
Psappha

Je te méprise enfin, souffrance passagère !
J’ai relevé mon front. J’ai fini de pleurer.
Mon âme est affranchie, et ton ombre légère
Dans les nuits sans repos ne vient plus l’effleurer.

Aujourd’hui je souris à l’aube qui nous blesse.
O vent des vastes mers, qui, sans parfum de fleurs,
D’une âcre odeur de sel ranimes ma faiblesse,
O vent du large ! emporte à jamais les douleurs !

Emporte les douleurs au loin, d’un grand coup d’aile,
Afin que le bonheur éclate, triomphal,
Dans nos cœurs où l’orgueil divin se renouvelle,
Tournés vers le soleil, les chants et l’idéal !

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