Avril
La neige fond partout ; plus de lourde avalanche.
Le soleil se prodigue en traits plus éclatants ;
La sève perce l’arbre en bourgeons palpitants
Qui feront sous les fruits, plus tard, plier la branche.Un vent tiède succède aux farouches autans ;
L’hirondelle est absente encor ; mais en revanche
Des milliers d’oiseaux blancs couvrent la plaine blanche,
Et de leurs cris aigus rappellent le printemps.Sous l’effluve fécond il faut que tout renaisse…
Avril c’est le réveil, avril c’est la jeunesse.
Mais quand la Poésie ajoute : mois des fleurs ―Il faut bien avouer ― nous que trempe l’averse,
Qu’entraîne la débâcle, ou qu’un glaçon renverse ―
Que les poètes sont d’aimables persifleurs.
(1878)
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Louis-Honoré FRÉCHETTE
Louis-Honoré Fréchette (16 novembre 1839 – 31 mai 1908), poète, dramaturge, écrivain et homme politique, est né à St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy (Lévis), Québec, Canada. Bien que son père, entrepreneur, soit analphabète, il étudie sous la tutelle des Frères des écoles chrétiennes. De 1854 à 1860, il fait ses études... [Lire la suite]
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Papillon d’avril
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Le papillon nous émerveille,
Ce léger envoyé des cieux ;
En silence il charme nos yeux,
C’est une danse nonpareille.
Courtisant la rose vermeille,
Il est dans le secret des dieux ;
Lui, qui jamais ne sera vieux,
Dans la douceur dort et s’éveille.
Le papillon, volante fleur,
Aux muses offre ses couleurs ;
Chacune s’en trouve ravie.
Savourant de brèves amours,
Il ne voit point passer les jours ;
C’est peu de chose que sa vie.
Papillon sobre
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Mon austérité fait merveille,
Je me nourris de l’eau des cieux ;
Rien n’est plus aimable à mes yeux
Que cette liqueur nonpareille.
L’humain veut sa boisson vermeille,
Car elle est le sang de son Dieu;
Moi,je ne prends pas de vin vieux,
Ni de raisin d’aucune treille.
Je suis plus léger qu’une fleur
Et j’ai de plus vives couleurs ;
La papillonne en est ravie.
Trop brèves seront nos amours,
Nous les vivrons au jour le jour ;
Adviendront de nouvelles vies.