Comme le champ semé en verdure foisonne
Comme le champ semé en verdure foisonne,
De verdure se hausse en tuyau verdissant,
Du tuyau se hérisse en épi florissant,
D’épi jaunit en grain, que le chaud assaisonne :Et comme en la saison le rustique moissonne
Les ondoyants cheveux du sillon blondissant,
Les met d’ordre en javelle, et du blé jaunissant
Sur le champ dépouillé mille gerbes façonne :Ainsi de peu à peu crût l’empire romain,
Tant qu’il fut dépouillé par la barbare main,
Qui ne laissa de lui que ces marques antiquesQue chacun va pillant : connue on voit le glaneur
Cheminant pas à pas recueillir les reliques
De ce qui va tombant après le moissonneur.
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L’oie de la nutrition
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Une oie se nourrissait de l’herbe qui foisonne,
Passant des jours heureux dans les prés verdissants;
Mais peu longtemps dura ce bonheur florissant,
Vint l’aigle qui ses plats de douleur assaisonne :
Dans la sérénité du champ que l’on moissonne,
La grande oie se compare à du blé blondissant
Ainsi qu’à du maïs bellement jaunissant
Ou encore au festin qu’un cuisinier façonne.
Et, se montant stoïque, autant qu’un vieux Romain,
Elle dit « Je remets mon âme entre les mains
Des dieux qu’on adorait aux époques antiques. »
Sans doute, elle a raison, l’aigle n’est qu’un glaneur,
Puisque tout prédateur se nourrit des reliques
D’un autre corps nourri par le bon moissonneur.