Poème 'Couplet du verre de vin' de Robert DESNOS dans 'État de veille'

Couplet du verre de vin

Robert DESNOS
Recueil : "État de veille"

Quand le train partira n’agite pas la main,
Ni ton mouchoir, ni ton ombrelle,
Mais emplis un verre de vin
Et lance vers le train dont chantent les ridelles
La longue flamme du vin,
La sanglante flamme du vin pareille à ta langue
Et partageant avec elle
Le palais et la couche
De tes lèvres et de ta bouche.

1942

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Commentaires

  1. Griffonnages
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    Simples griffons d'argent, toujours la coupe en main,
    Souvent partant quérir une amphore nouvelle,
    Disant que cette année, la vendange est fort belle ;
    Simples griffons d'argents, connaisseurs du bon vin.

    Le double griffon d'or a des plaisirs plus purs ;
    Il monte dans les airs, atteint les hautes couches,
    Et puis, pour s'enivrer, aspire à pleine bouche
    Au long d'un jour d'été, la saveur de l'azur.

  2. Griffon d’argent
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    Tout jeune, ce griffon connut une déesse,
    Il était à ses pieds, timide et langoureux ;
    Celle-ci, amusée de ce piètre amoureux,
    Ne l’estimait pas plus qu’un chien tenu en laisse.

    Ce pauvre soupirant, dépourvu de sagesse,
    Étant intoxiqué, se croyait bienheureux ;
    Lui qui d’un tel bonheur se croyait désireux,
    Couvait d’un doux regard sa cruelle maîtresse.

    Tu fus libre jadis, griffon, t’en souviens-tu ?
    Un sage te montrait la Voie et sa Vertu,
    Ton coeur était serein, ton âme était légère.

    Mais tu as préféré te mettre à la merci
    D’un Cupidon pervers, tu te fais du souci,
    Tu n’apprivoiseras jamais cette mégère.

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