Poème 'De la même à la même' de Maurice ROLLINAT dans 'Les névroses'

De la même à la même

Maurice ROLLINAT
Recueil : "Les névroses"

Le souvenir d’un rêve à chaque instant m’arrive
Comme un remords subtil à la fois âcre et cher,
Et pour me soulager il faut que je t’écrive
Le redoutable aveu qui fait frémir ma chair :

Sur les bords d’un lac pur où se baignaient des Anges,
Dans un paradis vert plein d’arbres qui chantaient
Des airs mystérieux sur des rythmes étranges,
Je regardais le ciel où mes soupirs montaient.

Les aromes des fleurs s’exhalant par bouffées,
Le mutisme du lac et les voix étouffées
Des sylphides nageant prés des séraphins nus,

Tout me criait : « L’amour à la fin t’a conquise ! »
Soudain, mon coeur sentit des frissons inconnus,
Et tout mon corps s’emplit d’une douleur exquise !

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Commentaires

  1. Lune et Bouddha
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    Un pur éclat baignant le grand fleuve et ses rives,
    Le Bouddha, séparé de tous ses êtres chers,
    Reste assis dans la nuit, oublieux de sa chair,
    Sans que nul biographe à ce propos n’écrive.

    Nul parchemin jauni, nulle image d’archives,
    Juste un arbre chantant dans le courant de l’air,
    Juste la vieille lune et son visage clair ;
    Juste, auprès de cette onde, une image pensive.

    Puis, quelques fleurs offrant leur parfum, par bouffées,
    Puis des sombres crapauds la clameur étouffée,
    Et de plus, des odeurs et des bruits inconnus.

    Le Bouddha donne alors cette leçon exquise :
    -- Âme que la routine a peut-être conquise,
    Profite de l’instant pour te remettre à nu.

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