Poème 'Deus in machina' de ATOS

Deus in machina

ATOS

Je serai juste derrière toi.
Là où personne ne me devinera.
Lorsqu’en lumière devant eux
Tu te donneras,
Je garderai ta peine,
Là, à côté de moi.
Puisqu’en cette maison
Ils sont venus te voir
t’acclamer, te proclamer roi,
Je prendrai soin de ce qu’ils verront pas.
Sans pacte, ni serment,
Je comprendrai l’intelligence
de ton effroi.

Je serai toujours là,
Juste à côté de toi.
Lorsque tes mots feront surgir
Palais et montagnes,
Vallées et murailles,
Lorsque tu feras de l’azur
Un théâtre de tempête
Lorsque par ton souffle
Les hommes oseront donner l’envol à leurs soupirs
Lorsque dans tes yeux la mort se donnera à dire
Lorsque se déversera leur rire,
Et que dans tes mains la garance
Prendra à jamais la couleur du jour
En ces instants
Qui te verront immortel,
Nous serons seuls à connaître
Le sable qui a pu faire de toi
Cet incroyable Golem de cristal.
Je serai l’armure, le calice et le sel
Qui te donnera chaque soir la force
de te jeter en scène.
Et lorsque dans un parfum d’absence
Le rideau de velours emportera
Ce qu’ils étaient venus s’entendre dire,
Je garderai avec moi
Ce que n’appartient qu’à toi,
Ce qui t’emporte et qui t’invente,
Ce qui te brûle et te tourmente.
Lorsqu’en lumière devant eux
Tu te donneras

Je serai toujours en toi
Juste là,
Là où personne ne te verra.

Laurent Terzieff

Laurent Terzieff - Photo AFP

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