Poème 'Églé' de Théodore de BANVILLE dans 'Dans la fournaise'

Églé

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Dans la fournaise"

Sous le lourd fleuve d’or qui va le caressant,
Avec ses sombres yeux et sa bouche de rose,
Le visage d’Églé, fait pour l’apothéose,
Apparaît, comme au ciel un astre éblouissant.

Dans sa prunelle en feu rit le désir naissant,
Et du col au talon qui sur le sol se pose,
Sur le torse, où le lys a mis sa neige éclose,
La ligne glorieuse et tranquille descend.

Toute troublée encor par le songe nocturne,
Églé lève ses bras comme des anses d’urne,
Et prend ses grands cheveux, mêlés par le sommeil.

Un frissonnant rayon de lumière glisse entre
Ses jeunes seins, baisant leur bout rose et vermeil,
Et met dans la clarté la blancheur de son ventre.

Villa de Banville, 29 octobre 1884

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Commentaires

  1. Éveil
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    L'arbuste dit trois mots au zéphyr caressant ;
    Invisible, la brise a souri à la rose.
    Les nuages au ciel parlent d'apothéose,
    Le soleil leur dédie des traits éblouissants.

    Tout se parle au jardin, dans le matin naissant ;
    L'escargot sur le tronc, l'insecte qui se pose,
    La fleur de l'églantier, timidement éclose,
    Et la sombre araignée qui d'un arbre descend.

    Aux feuilles perle encore une rosée nocturne ;
    La tulipe retient la fraîcheur dans son urne
    Et semble déclarer qu'elle a toujours sommeil.

    Mais un flot de lumière a fait, désormais, entre
    Les vieux murs du verger, briller des fruits vermeils,
    Beaux comme des regards et ronds comme des ventres.

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