Poème 'Horreur sympathique' de Charles BAUDELAIRE dans 'Les Fleurs du Mal'

Horreur sympathique

Charles BAUDELAIRE
Recueil : "Les Fleurs du Mal"

De ce ciel bizarre et livide,
Tourmenté comme ton destin,
Quels pensers dans ton âme vide
Descendent ? Réponds, libertin.

- Insatiablement avide
De l’obscur et de l’incertain,
Je ne geindrai pas comme Ovide
Chassé du paradis latin.

Cieux déchirés comme des grèves,
En vous se mire mon orgueil,
Vos vastes nuages en deuil

Sont les corbillards de mes rêves,
Et vos lueurs sont le reflet
De l’Enfer où mon coeur se plaît.

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Commentaires

  1. Intermittences
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    Certains jours, le monde est limpide,
    Et rectiligne le destin ;
    Mais d'autres jours, il tourne à vide,
    Ne nous montrant rien de certain.

    Or, s'il se montre trop aride,
    Va t'asseoir au Quartier Latin ;
    Ne va pas te faire de rides,
    Tout ira mieux demain matin.

    Profite d'un instant de trêve
    Pour te divertir, sans orgueil,
    Laissant les soucis hors du seuil.

    Jour de détresse ou jour de rêve ?
    Qu'importe, ce n'est qu'un reflet
    Dont le contour est incomplet.

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