Poème 'Le tonneau de la haine' de Charles BAUDELAIRE dans 'Les Fleurs du Mal'

Le tonneau de la haine

Charles BAUDELAIRE
Recueil : "Les Fleurs du Mal"

La Haine est le tonneau des pâles Danaïdes ;
La Vengeance éperdue aux bras rouges et forts
A beau précipiter dans ses ténèbres vides
De grands seaux pleins du sang et des larmes des morts,

Le Démon fait des trous secrets à ces abîmes,
Par où fuiraient mille ans de sueurs et d’efforts,
Quand même elle saurait ranimer ses victimes,
Et pour les pressurer ressusciter leurs corps.

La Haine est un ivrogne au fond d’une taverne,
Qui sent toujours la soif naître de la liqueur
Et se multiplier comme l’hydre de Lerne.

- Mais les buveurs heureux connaissent leur vainqueur,
Et la Haine est vouée à ce sort lamentable
De ne pouvoir jamais s’endormir sous la table.

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Commentaires

  1. Je recherche une analyse de ce poème. Qui peut m'aider ?

    Un grand merci

  2. Quelques indications :

    * * *

    (Premier vers) la haine est (tristement) inépuisable ;
    Le sens "inépuisable" vient de "Danaïdes" et le sens "tristement" vient de "pâles".

    L'ensemble du poème est une méditation sur cette conjecture psychologique de l'inassouvissement de la haine.

    «La Vengeance (...) a beau précipiter(...) de grands seaux pleins du sang et des larmes des morts, le Démon fait des trous (...)»

    Ce diable farceur est un personnage récurrent chez Baudelaire. Il symbolise la vanité des projets humains, qu'ils aillent vers le bien ou vers le mal.

    «La Haine est un ivrogne au fond d’une taverne (et ne peut) jamais s’endormir sous la table»

    À rapprocher de l'ivrogne rencontré par le Petit Prince, qui lui non plus ne s'endort pas.

    Ce trouble de l'éveil est le symbole de la vanité des comportements antagonistes. Les actions visant à nuire à autrui sont potentiellement innombrables, mais aucune d'entre elles n'apporte véritablement de satisfaction. Le vin peut anéantir momentanément la conscience de l'ivrogne, mais la haine torture l'esprit des bourreaux, nuit et jour.

    * * *

    Ce n'est pas une analyse, ce sont quelques remarques spontanées.

  3. Démons gardiens
    ---------------

    Nous, les démons gardiens de ces agneaux timides,
    Nous restons avec eux pour qu'ils deviennent forts :
    Croire, ils ne doivent point que l'inframonde est vide,
    Autrement, leur sommeil serait comme la mort.

    Même si nous offrons des cauchemars morbides,
    C'est pour que leur esprit fasse quelques efforts
    Afin de parvenir à ce monde limpide
    Où toujours est joli ce qu'apporte le sort.

    Agneaux, presque jamais, ne vont boire en taverne,
    Mais le roi, pour cela, nul prix ne leur décerne,
    Lui qui s'emplit souvent d'un excès de liqueur.

    Agneaux jamais n'auront ce travers lamentable
    De paresseusement s'endormir sous la table :
    Ainsi, de leurs démons, leur coeur sobre est vainqueur.

  4. Est ce que quelqu'un pourrait m'expliquer la signification de ce texte ?

  5. Vous n’avez pas lu l’analyse, rapide mais très pertinente de Cochonfucius du poème de Baudelaire, où voulez-vous savoir ce qu’il veut dire dans le poème, dont il doit être auteur, qu’il a placé à la suite ?
    Le poème de Cochonfucius est bon, et écrit dans une veine baudelairienne, mais je préfère l’original...
    Baudelaire aimait les sujets grinçants ( description d’une charogne... par exemple), en évoquant la haine inextinguible il s’attaque à un sujet à sa mesure... Ce poème nous dresse un tableau de ce sentiment humain si proche d’une drogue, mais qui ne connaît pas de repos, comme le sommeil du buveur impénitent.
    J’aime beaucoup me souvenir comment Louis Ferdinand Céline a qualifié le caractère impossible des adjudants qu’il a fréquenté dans sa courte carrière militaire : il les a décrits simplement comme « les gardiens de la haine du régiment »... Lui aussi a fait le parallèle entre soiffards insatisfaits et haineux !

  6. Inégal combat
    ------------

    Un archange arrogant frappe un démon timide,
    Un ange partisan de la loi du plus fort ;
    Le diable gît au sol et son regard est vide,
    Cette attaque lui semble un présage de mort.

    L’archange en combattant dit des mots insipides,
    Son lumineux esprit ne fait aucun effort ;
    Il est sûr de son droit, venant des cieux limpides,
    Et que cette victime a mérité son sort.

    La lutte fait penser aux rixes de taverne,
    Pour lesquelles jamais nul prix on ne décerne ;
    Un faible sous les coups d’une brute sans coeur.

    Je ne conclurai point ce récit lamentable
    Qui ne mérite pas d’être un propos de table ;
    Méprisable vaincu d’un ignoble vainqueur.

  7. Le tonneau de la haine écrite par Charles, les fleurs du mal. Relevez les liens du texte avec d'autres texte, dites le traiter qui est retenu

  8. quels sont les champs lexicaux pourrons tirer dans ce texte

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