Poème 'La Soupe et les Nuages' de Charles BAUDELAIRE dans 'Le Spleen de Paris'

La Soupe et les Nuages

Charles BAUDELAIRE
Recueil : "Le Spleen de Paris"

Ma petite folle bien-aimée me donnait à dîner, et par la fenêtre ouverte de la salle à manger je contemplais les mouvantes architectures que Dieu fait avec les vapeurs, les merveilleuses constructions de l’impalpable. Et je me disais, à travers ma contemplation : « — Toutes ces fantasmagories sont presque aussi belles que les yeux de ma belle bien-aimée, la petite folle monstrueuse aux yeux verts. »

Et tout à coup je reçus un violent coup de poing dans le dos, et j’entendis une voix rauque et charmante, une voix hystérique et comme enrouée par l’eau-de-vie, la voix de ma chère petite bien-aimée, qui disait : « — Allez-vous bientôt manger votre soupe, s…. b….. de marchand de nuages ? »

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Commentaires

  1. Piaf-Tonnerre alla voir le marchand de nuages
    Pour en emprunter un d'ici le lendemain,
    Grand comme trois maisons ou guère davantage,
    De quoi y recevoir quelques frères humains

    Choisis parmi les fous, les rêveurs, les volages,
    De ceux à qui l'argent coule au travers des mains.
    Il en a recruté de tous lieux, de tous âges,
    Qu'il avait rencontrés au hasard des chemins.

    Le marchand bienveillant lui montre le système
    Pour amener au sol les beaux nuages blêmes.
    Il dit à Piaf-Tonnerre : « Allons, prenez-en soin,

    Ne les tachez pas trop, ne froissez pas leur ailes. »
    Piaf-Tonnerre, au milieu des ces murs de dentelles,
    N'entend plus le marchand, dont il est déjà loin.

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