Poème 'Le fou' de Maurice ROLLINAT dans 'Les névroses'

Le fou

Maurice ROLLINAT
Recueil : "Les névroses"

Je rêve un pays rouge et suant le carnage,
Hérissé d’arbres verts en forme d’éteignoir,
Des calvaires autour, et dans le voisinage
Un étang où pivote un horrible entonnoir.

Farouche et raffolant des donjons moyen âge,
J’irais m’ensevelir au fond d’un vieux manoir :
Comme je humerais le mystère qui nage
Entre de vastes murs tendus de velours noir !

Pour jardins, je voudrais deux ou trois cimetières
Où je pourrais tout seul rôder des nuits entières ;
Je m’y promènerais lugubre et triomphant,

Escorté de lézards gros comme ceux du Tigre.
- Oh ! fumer l’opium dans un crâne d’enfant,
Les pieds nonchalamment appuyés sur un tigre !

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Humble maison
    --------------

    Paisible en est le voisinage,
    Plus calme encore est ce manoir ;
    On dirait presque un béguinage,
    Les murs sont gris sous le ciel noir.

    De nul noble il n’est l’apanage,
    Mais de gens au modeste avoir ;
    Habillés de sobres lainages,
    Ils n’exercent aucun pouvoir.

    Cette maison n’est pas de pierre,
    Mais d’une plus vile matière ;
    Elle s’effrite, elle se fend.

    Des gens loin de ce quartier migrent,
    Dont ils ne furent point enfants ;
    Même, en partant, ils le dénigrent.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS