Poème 'Le grand Hammam' de ATOS

Le grand Hammam

ATOS

L’obscurité ne se connaissait pas.
L’âtre du ciel avait perdu de sa nuit
mais l’éclat de son heure veillait toujours aux possibles.
Une voie venait lentement se déverser dans la laitance du monde.
Des étoiles ruisselantes de la faïence du jour l’accueillaient .
Un ventre de pierres frappait au crâne de l’aube.
A son bruit, le temps longeait les arcs de sa voûte.
Un soleil de cuivre reposait sur une étole de granit.
La courbe des nuages donnait à la vapeur du monde son visage.
L’astre de marbre plongeait son corps dans un bassin d’argile.
Une fontaine de parfums venait porter son chant à la moiteur de ses rives.
En sa nudité le temps conviait le monde à prendre son espace.
Le diamant de son geste reflétait simplement le sourire de l’instant.

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