Poème 'Le mauvais mort' de Maurice ROLLINAT dans 'Les névroses'

Le mauvais mort

Maurice ROLLINAT
Recueil : "Les névroses"

Viande, sourcils, cheveux, ma bière et mon linceul,
La tombe a tout manié : sa besogne est finie ;
Et dans mon souterrain je vieillis seul à seul
Avec l’affreux silence et la froide insomnie.

Mon crâne a constaté sa diminution,
Et, résidu de mort qui s’écaille et s’émiette,
J’en viens à regretter la putréfaction
Et le temps où le ver n’était pas à la diète.

Mais l’oubli passe en vain la lime et le rabot
Sur mon débris terreux de plus en plus nabot :
La chair de femme est là, frôleuse et tracassière !

Pour des accouplements fourbes et scélérats
Le désir ouvre encor ce qui fut mes deux bras,
Et ma lubricité survit à ma poussière.

Poème préféré des membres

guillaumePrevel a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

Aucun commentaire

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS