Poème 'Le sang des ombres' de ATOS

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Le sang des ombres

ATOS

Quelle que soit leur peine, je la ferai mienne.
Quel que soit leur crime,
Je refuserai cet hymne.

Je m’infligerai les pluies de cendres,
Dans la ronde infernale de leurs cris.

Le Mal revient ensevelir le monde.
Odieux mélange de justice et de force,
Le silence fermant la marche
Des hommes

Les justes se lèveront,
Dernières lueurs de notre Raison.
Les justes parleront.

L’ombre s’abat sur ses proies,
Sa folie se nourrit de notre illusion.
L’illusion de croire que nous pourrions un jour
Maîtriser notre déraison.

Notre force : le doute.

Douter qu’il ne fallait pas en arriver là.
Douter c’est déjà vaincre leur vérité.
Douter c’est tenter de s’élever à l’Humanité.

Le doute, cette arme qui retient le bras qui s’abattait
Le doute, ce grain de l’âme qui donne le droit de nous tromper
De rechercher, de comprendre, d’appendre,
Et par-là même de pardonner.

Sans doute, nul tentative vers l’autre.
L’assurance n’est que la signature des arrogants.
Un outrage à notre liberté d’espérer.

Quelle que soit leur peine, je la ferai mienne.
Je douterai sans cesse pour ne pas oublier.
Je douterai sans relâche,
Pour ne pas oublier que je me devais d’aimer.
Errante, mais forcement vivante.

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