Poème 'Le vieux pêcheur' de Maurice ROLLINAT dans 'Paysages et paysans'

Le vieux pêcheur

Maurice ROLLINAT
Recueil : "Paysages et paysans"

Au fil de l’eau coulant sans bruit,
Triste et beau comme un vieux monarque,
Perche en main, débout dans sa barque,
Le pêcheur aspirait la nuit.

Son extase mal contenue
Rivait, pleins de larmes, ses yeux
Au grand miroir mystérieux
Où tremblait l’ombre de la nue.

L’astre pur, à frissons follets,
Jetait prodigue ses reflets
A cette transparence brune ;

J’entendis l’homme chuchoter :
 » C’te nuit ! fait-i’ bon d’exister !
Pour voir l’eau s’ens’mencer d’la lune. « 

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Commentaires

  1. Loi de l’oie
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    L’oie magique a pondu sans bruit
    L’oeuf fécondé par un monarque,
    Un jour qu’il voguait dans sa barque
    Juste après la fin de la nuit.

    La jeune oie, dans l’oeuf contenue,
    Sire, aura-t-elle vos beaux yeux ?
    Enfants des rois, enfants des dieux,
    Votre nature est mal connue.

    Les seigneurs sont parfois follets,
    Leurs amours en sont le reflet,
    Témoin Jupiter et ses brunes ;

    Au ciel,un ange a chuchoté :
    « Ce qui commence d’exister,
    C’est plus beau qu’un enfant de lune. »

  2. Roi pêcheur
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    Le roi pêcheur marche sans bruit
    Car c’est un modeste monarque ;
    Vers la rivière où sont les barques
    Il se dirige en fin de nuit.

    C’est en vain que le poisson fuit;
    Le roi est vif, je le remarque,
    Et sans pitié, comme les Parques :
    Le poisson bientôt sera cuit.

    Un roman de René Fallet
    En donne un fidèle reflet ;
    Il n’oublie pas la reine brune.

    Il dit les bons plats mijotés
    Puis le Bourgogne Aligoté
    Que le roi boira sous la lune.

  3. Le roi qui fut un oiseau
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    Cet oiseau-là fait peu de bruit,
    Qu’on appelle ornithomonarque ;
    Jamais en guerre ne s’embarque,
    Jamais à quiconque ne nuit.

    Chacun l’aime et nul ne le fuit,
    Cet auteur de sages remarques ;
    Quand viendront le saisir les Parques,
    Chacun prendra le deuil pour lui.

    Dans un livre d’Alphonse Allais,
    Cet oiseau parle à son reflet ;
    Il n’a nul besoin de tribune.

    Si son peuple était consulté,
    Ce roi serait plébiscité,
    Qui point ne règne pour des prunes.

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