Poème 'Les Mille-Iles' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

Les Mille-Iles

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

Massifs harmonieux, édens des flots tranquilles,
D’oasis aux fleurs d’or innombrables réseaux,
Que la vague caresse et que les blonds roseaux
Encadrent du fouillis de leurs tiges mobiles.

Bosquets que l’onde berce au doux chant des oiseaux,
Des zéphirs et des nids pittoresques asiles,
Mystérieux et frais labyrinthe, Mille-Iles,
Chapelet d’émeraude égrené sur les eaux.

Quand la première fois je vis, sous vos ombrages,
Les magiques reflets de vos brillants mirages,
Un chaud soleil de juin dorait vos verts abris ;

D’enivrantes senteurs allaient des bois aux grèves ;
Et je crus entrevoir ce beau pays des rêves
Où la sylphide jongle avec les colibris.

(1870)

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Ornithologie comparative
    -----------------------------

    Le barde traversa, de sa marche tranquille,
    Le marais parcouru de sentiers en réseaux ;
    Près de lui, les pluvians cachés dans les roseaux,
    Se saluaient entre eux, non loin des crocodiles.

    Le barde, comprenant la langue des oiseaux,
    Souvent eut leur visite auprès de son asile ;
    Il passe aussi du temps avec eux, sur leurs îles,
    Quand la saison permet de traverser les eaux.

    Tantôt un crocodile est présent sous l'ombrage,
    Tantôt c'est un tronc d'arbre, ou encore, un mirage,
    Ou même un vieux lézard qui se met à l'abri.

    Les valeureux pluvians ne sont jamais en grève,
    Mais en sieste, souvent, et j'en vois un qui rêve
    Qu'il goûte du nectar, ainsi qu'un colibri.

  2. Croco végétarien
    ----------

    Il se nourrit de fruits, ce crocodile,
    Aussi de sauge, et puis de radis noirs ;
    Il met au frais sa récolte du soir
    Puis la dévore au bord des flots tranquilles.

    Il entretient un potager fertile,
    S’il fait trop sec il manie l’arrosoir ;
    Un vieux pluvian veille sur son plantoir,
    Qui le distrait par des blagues futiles.

    La terre l’aime, et sait combler ses voeux,
    Son cousin l’aide, ainsi que ses neveux ;
    La vigne pousse à l’adret d’une butte.

    Il se repose à l’ombre d’un tilleul,
    Buvant du vin qu’apporte son filleul ;
    Son petit-fils joue quelques airs de flûte.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS