Poème 'Les promesses d’un visage' de Charles BAUDELAIRE dans 'Les Épaves'

Les promesses d’un visage

Charles BAUDELAIRE
Recueil : "Les Épaves"

J’aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,
D’où semblent couler des ténèbres,
Tes yeux, quoique très noirs, m’inspirent des pensers
Qui ne sont pas du tout funèbres.

Tes yeux, qui sont d’accord avec tes noirs cheveux,
Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent :  » Si tu veux,
Amant de la muse plastique,

Suivre l’espoir qu’en toi nous avons excité,
Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu’aux fesses ;

Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d’un bonze,

Une riche toison qui, vraiment, est la soeur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t’égale en épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit obscure ! « 

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Commentaires

  1. Cheval pentacéphale
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    Il a cinq profils surbaissés
    Pour mieux traverser les ténèbres,
    Le moindre vent le fait danser,
    Même les aquilons funèbres.

    Comment comparer des cheveux,
    Avec sa crinière élastique ?
    Il la hérisse comme il veut,
    Ça lui donne un air fantastique

    Il n'est jamais trop excité,
    C'est la modestie qu'il professe,
    Ainsi que la véracité...
    Mais, le pauvre, il 'a pas de fesses.

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