Poème 'Liberté' de Charles CROS dans 'Le collier de griffes'

Liberté

Charles CROS
Recueil : "Le collier de griffes"

Le vent impur des étables
Vient d’ouest, d’est, du sud, du nord.
On ne s’assied plus aux tables
Des heureux, puisqu’on est mort.

Les princesses aux beaux râbles
Offrent leurs plus doux trésors.
Mais on s’en va dans les sables
Oublié, méprisé, fort.

On peut regarder la lune
Tranquille dans le ciel noir.
Et quelle morale ?… aucune.

Je me console à vous voir,
A vous étreindre ce soir
Amie éclatante et brune.

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Commentaires

  1. Ours dignitaire
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    Ce grand ours est connétable
    Et duc des Marais du Nord ;
    Le roi l’invite à sa table
    Pour manger du foie de porc.

    Il surveille les érables
    Dont la sève est un trésor ;
    Même par les nuits de sable
    Il est toujours le plus fort.

    Il voudrait offrir la lune
    À la reine aux grands yeux noirs
    Que jamais il n’importune ;

    Car il frémit à la voir,
    Il en perd tous ses pouvoirs,
    Nous plaignons son infortune.

  2. Temple de la liberté
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    Ici, nul dieu redoutable,
    Nul impressionnant décor ;
    Foin du riche et du notable,
    Foin des messagers de mort.

    La liberté véritable
    N’a pas besoin de trésors ;
    C’est un arbre impérissable
    Dont les fruits nous rendent forts.

    Sous le soleil, sous la lune,
    Dans la hutte ou le manoir,
    L’Espoir monte à la tribune.

    Au lendemain du Grand Soir
    Flottera le drapeau noir ;
    Finiront nos infortunes.

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