Poème 'Lorsque midi dans sa chaux blanche' de ATOS

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Lorsque midi dans sa chaux blanche

ATOS

Il nous faudrait garder le goût imprévisible des choses,
avec patience,
comme si nous déposions en vague dernière une note blanche.

Il faudrait surprendre le regard du temps, en son silence,
comme si nous lancions l’éclat d’une écorce dans le canal des jours.

Il faudrait nous voir marcher dans l’assurance de nos absences
comme si nous touchions l’étoffe lourde et chaude de l’alcôve.

Il faudrait nous étendre dans la respiration d’un mot
lentement,
comme si nous en connaissions depuis toujours,
mais sans présence,
son odeur au dedans de notre peau.

Il faudrait comprendre qu’il n’y à rien à atteindre,
mais juste s’appliquer à attendre
comme on presserait contre soi l’éponge du temps,
lorsque midi dans sa chaux blanche se met au repos.

Sentir venir sur soi la fraîcheur de tout peut- être,
maraudant à la fenêtre entre ouverte sur l’aventure des jours.

La laisser ruisseler lentement entre nos mains,
dans l’étincelle d’autres cieux,
en sachant, toujours , qu’elle porte déjà, en ce si loin,
chaque possible parole dans le souffle incertain des retours.

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