Poème 'Mai' de Armand SILVESTRE dans 'Le Pays Des Roses'

Mai

Armand SILVESTRE
Recueil : "Le Pays Des Roses"

Mai passe dans les champs comme un enfant de chœur,
De ses petites mains versant avec délices,
Dans les grands lys ouverts ainsi que des calices,
Des larmes du matin la céleste liqueur.

Devant l’ostensoir d’or que le soleil vainqueur
Dresse sous le dais bleu du ciel aux azurs lisses
Comme un enfant de chœur sous ses blanches pelisses
Mai s’agenouille et chante un doux hymne à plein cœur.

Des roses qu’entr’ouvrit le zéphir qui les frôle,
Ainsi qu’un encensoir balançant la corolle,
Il mêle des parfums à l’haleine des chants.

Du renouveau divin célébrant le mystère,
D’hozannas et d’encens enveloppant la terre,
Comme un enfant de chœur Mai passe dans les champs !

Mai 1881.

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Commentaires

  1. Bélier-licorne
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    C'est le bélier-licorne, un animal moqueur !
    De ses deux frêles voix, il chante avec délice
    Le spleen du charpentier noyé dans son calice ;
    Nulle pitié ne règne au fond de ses deux coeurs.

    Il a pour seul copain le grand soleil vainqueur
    Qu'il aime accompagner dans les cieux d'azur lisse ;
    Ces jours-là, le bonheur au fond de lui se glisse
    Comme au fond de son ventre une forte liqueur.

    Quand la faim le tenaille, il dévore des roses,
    Disant : l'horticulture est une belle chose,
    On ne peut pas toujours brouter les fleurs des champs.

    À l'heure de la sieste, il ne fait pas mystère
    D'allonger son grand corps auprès d'une bergère ;
    L'animal, pour le coup, n'a plus rien de méchant.

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