Mets-moi dessus la mer d’où le soleil se lève
Mets-moi dessus la mer d’où le soleil se lève,
Ou près du bord de l’onde où sa flamme s’éteint ;
Mets-moi au pays froid, où sa chaleur n’atteint,
Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève ;Mets-moi en long ennui, mets-moi en joie brève,
En franche liberté, en servage contraint ;
Soit que libre je sois, ou prisonnier rétreint,
En assurance, ou doute, ou en guerre ou en trêve ;Mets-moi au pied plus bas ou sur les hauts sommets
Des monts plus élevés, ô Méline, et me mets
En une triste nuit ou en gaie lumière ;Mets-moi dessus le ciel, dessous terre mets-moi,
Je serai toujours même, et ma dernière foi
Se trouvera toujours pareille à la première.
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Rempli d'inspiration, le poète se lève,
Allumé de ce feu qui jamais ne s'éteint ;
Tourné vers l'idéal où jamais il n'atteint,
Mais ce n'est pas pour ça qu'il va se mettre en grève.
Aimant la chanson longue, aimant la forme brève,
Ou le langage libre et le discours contraint,
Il ne lâche jamais la notion qu'il étreint,
Pour ses quelques lecteurs, il s'exprime sans trêve.
Il ne recherche point l'air pur des hauts sommets,
Il trouve le confort au lieu où il se met.
Au milieu de la nuit, il croit à la lumière.
Ce poète vaillant, ce rhapsode, est-ce moi ?
Je vais répondre oui, par un acte de foi,
Et mes remerciements à ma muse première.
(Décasyllabes, merci à JPB)
Avant le jour, le poète se lève ;
Il ne dort point quand le soleil s’éteint.
Visant un but que jamais il n’atteint,
Son idéal ne se met point en grève.
Lui, l’amateur de forme longue ou brève,
De libres mots, de langage contraint,
Ne lâchant point la notion qu’il étreint,
Tient son ouvrage et le brode sans trêve.
Il ne veut point habiter les sommets ;
Son confort trouve aux lieux où il se met ;
En pleine nuit, il croit à la lumière.
Or, ce rhapsode ou ce barde, est-ce moi ?
Je réponds "oui" ; c’est un acte de foi,
Et grand merci à ma muse première.