Poème 'Midi… 08.01.2015' de ATOS

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Midi… 08.01.2015

ATOS

Qu’est ce que je vais en faire maintenant de ça. De cette douleur là.
Maintenant.
Ma peur je sais ce que je dois en faire. La vivre ou la chasser.
Ce choix je sais que je l’ai.
Nous l’avons tous. Aujourd’hui.
Encore.. aujourd’hui.
Ma peur n’existe pas.
Je n’en veux pas. Je la laisse à ceux qui veulent nous l’infliger.
Mais ma douleur comment je vais la porter. Maintenant?
L’accepter.
Vivre avec. Comment
Me demander. Me demander ce qui nous est arrivé.
Refuser le hasard, le manque de chance, la minute de trop. Refuser .
Penser surtout , ne jamais arrêter de penser.
Penser à nous, retrouver la confiance.
Me dire que ma douleur c’est la douleur de mon voisin, la peine de mon ami, les larmes de ma sœur.
La même.
Le chagrin. Le même dans la chair.
L’injustice immense.
La douleur est là, non pas pour me rappeler qu’il se peut qu’une nuit des chiens sans âme risque de nous dévorer, mais elle est là pour que je n’oublie rien.
Rien ne ce que nous sommes. Nous rappeler tout ce que nous sommes.
Et c’est parce qu’on oublie rien que cette douleur nous fait si mal.
À tous
Ma douleur d’aujourd’hui est l’empreinte de l’espoir que je garde et que je porte.
Une cicatrice qui demain sera la fleur qui ouvrira grand mon cœur.
Il n’y a pas de deuil possible.
Nous le savons. Impossible.
Alors notre douleur je veux que ce soit déjà le signe de notre guérison.
Rien ne guérit sans douleur écrit Toni Morrison. Ça fait plusieurs jours que cette phrase tourne autour de moi. Je m’accroche à cette phrase. Parce que la douleur est là. Et que je me tiens debout. Et que nous devons nous guérir. Les uns les autres. Pour ne pas nous perdre, pour ne me devenir fous.
Je n’ai pas d’ennemi.
Je n’ai pas de haine.
Je ne crains pas ce qui est différent de moi.
Cette différence me nourrit, me fait grandir.
Faut être grand pour aller faire la bise au grand Duduche!
Une minute de silence pour notre douleur.
Charlie toi t’es immortel.
Une minute, pour qu’on comprenne ce qu’elle exprime, ce qu’elle dessine devant nous.
Je n’ai pas peur.
Je ne fuis pas les ombres. Parce qu’elles me disent où se trouve la lumière.
Mais je porte notre douleur.
Je fais ma part, nous la faisons tous.
Elle nous sera moins lourde.
Nous continuons à vivre, nous continuerons demain.
Moins inconscients, plus vigilants.
Meilleurs, je nous le souhaite.
Peut être plus grands.
Nous ne fermerons pas nos portes,
nous ne fermerons nos frontières,
nous donneront asile,
nous protègerons,
nous dénoncerons,
nous dessinerons,
nous écrirons,
nous peindrons,
nous chanterons,
nous jouerons,
nous filmerons,
nous imaginerons,
nous parlerons,
nous inviterons,
nous accueillerons,
nous partagerons.
Mieux, beaucoup mieux.
Encore plus nombreux.
Parce que c’est ce que nous sommes.
Parce qu’on sait qu’il n’y a que cela qui peut tous nous sauver : NOUS AIMER.
C’est la meilleur façon d’apprendre à devenir des hommes.
L’amour demande du courage, la haine exige des âmes.
Ma douleur je la porte.
La peur je leur laisse. Et je les plains.
Et mon espoir, à tous, amis, je le confie,
de la même manière que toi,
toi mon ami,
qui viendra à ma rencontre demain,
tu me confies le tien.
C’est avec lui qu’on se reconnaitra.
Je ne tremble pas. Je n’ai pas peur.
Je pleure.
Il pleut aussi.

Et toi Charlie, je t’embrasse en embrassant chacun de mes amis.
Et je te dis : à la semaine prochaine !

Astrid

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