Poème 'Mon ami l’animal social' de ATOS

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Mon ami l’animal social

ATOS

L’animal social est un être étonnant mais absolument pas surprenant.
Il élève ses petits avec patience et les tient coincés entre ses deux talons: raison et retenue.
Retiens toi bien – lui dit sa mère,-
Retiens toi surtout d’embrasser le monde. Veux tu que l’on te prenne
pour un anormal?
Un animal social se retient devant le monde, même si il en crève !
Tu me vénères à la fin!
Je fais commencer par t’en reprendre deux!
Regarde devant toi, pas à côté, par derrière, regarde devant toi
et tout ira de travers.
Le tout, vois tu, petit enfant d’animal social, c’est de donner le change!
Tu te tais et tu te retiens!
Par ta bouche ou par ton cul !!! Que règne le silence!
Rien ne viendra troubler la règle de notre jeu.
Ne prends pas l’air ennuyé, avise toi de ce qui se dit, de ce qui se
mensonge, mais ne pose jamais de question!
Supporte les sots et mange ta pâtée veux tu!
Réponds quand on te parle même si tu n’as absolument plus rien à en
dire!

L’animal social élève ses petits en batterie.
École pot de colle, Collège pot en liège, Lycée tout pelé, Université
toute cabossée, travail obligé.
La marmite bouillonne, on incorpore on édulcore!
Hum!!!…. La bonne pâtée, en veux tu?
Ne survivront que les plus faibles, les plus forts seront disqualifiés!
Faudrait pas rigoler! Et que meurt l’effronté!

L’animal social est un être irritant mais définitivement désarmant.
Il meurt d’amour, et se tord de passion, il s’enflamme et se consume
mais vous ne le verrez jamais se mettre à hurler
« je vous aime » en pleine rue, là juste avant midi moins le vin.
L’animal social a cette particularité : il se vide uniquement lorsque qu’il
est complètement bourré, plein comme un oeuf!

Il se retient comme lui a appris sa mère à coups répétés de « va te laver
vite fait. »
Il se retient et il n’en peut plus d’être à se point bien élevé.
A une hauteur qui défie toutes le lois de la stupidité!
Je le sais : je suis sur-assurée!
Vous ne le verrez pas se planter devant une inconnue et la regarder en
plein dedans et lui sourire et puis partir.
Chez l’animal social on se croise, on se salue, on est bouffi de remords
tout perclus d’interdits.

Il faut savoir au moins se tenir comme si il pleuvait tous les jours, il faut
parler de tout et de la potence, mais jamais entends tu ?
Ne jamais dire à une inconnue que tu l’as reconnue, toi qui ne l’as
jamais vu !
Tais toi, avance, veux tu, descends de cette échelle, et arrête de
cracher en l’air…
Ceci est un mouchoir! Pas un parachute!
Lâche cette ombrelle veux tu ! Et cesse de vouloir gober les étoiles et
de décorer les mouches!
Mais qui m’a donné un animal pareil!!!
Crache c’est une idée de farfelu,
Retire ton pied de la cafetière,
On ne joue pas à faire exprès, à faire semblant peut être….,
mais jamais on ne prend cet air de pain perdu !

L’animal social est vraiment ridicule, il est très souvent cocu.
Par tout le monde bien entendu.
Par les vents arrières, le cul en plein courant d’air.
Alors il mange les fruits, …détendu.
Il en recrache les pépins.
C’est comme cela que naissent les jardins suspendus.
Mais l’animal social n’est jamais plus troublant que lorsqu’il cache sa
vertu.
Mais il la cache là où il l’a met et franchement….
Quelquefois on se demande qui l’a mordu!
L’animal social m’ennuie profondément, mais comme je suis très
dépolie je me tiens toujours près de la sortie, là où poussent
le chiendent et les orties!
Vestiaire, soucoupe,
Pour le service
Merci!

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