Poème 'Mon tombeau mon joli tombeau' de Robert DESNOS dans 'Prospectus'

Accueil > Les poètes > Poèmes et biographie de Robert DESNOS > Mon tombeau mon joli tombeau

Mon tombeau mon joli tombeau

Robert DESNOS
Recueil : "Prospectus"

À Eugène et Lucienne de Kermadec

Mon tombeau mon joli tombeau,
il sera peint au ripolin
avec des agrès de bateau
et des tatouages de marins.

Sur mon tombeau un phonographe
chantera soir et matin
la complainte du guerrier cafre
navré d’un coup d’œil libertin.

Sur mon tombeau un phonographe
récitera cette épitaphe

LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Monument pour Robert
    --------------------------

    Un truc, sans rien de funéraire,
    Orné de fleurs et d'animaux,
    Et puis aussi de jolis mots :
    Ton monument imaginaire.

    Des fleurs d'azur ou bien de sable,
    Tout au sommet, des roses d'or ;
    Un flacon de vin qui endort
    Notre douleur impérissable.

    Les beaux portraits de trois cents muses,
    Joie dans les yeux, le verre en main,
    Priant que ce jour, ou demain,
    La liberté jamais ne s'use.

  2. Dolmen tombal
    ------------

    Autour du monument, nulle présence humaine,
    Même les animaux ces parages ont fui :
    Sinistres sont les jours, infernales les nuits,
    Porteuse de malheur est l’eau e la fontaine.

    À minuit l’on entend pleurer une âme en peine,
    Mais tu ne verras rien sous la lune qui luit;
    Dix mille feux follets sont par l’enfer conduits,
    Garde-toi d’écouter leur triste cantilène.

    Les morts sont délivrés de leurs terrestres liens,
    Cependant, pour longtemps l’inframonde les tient ;
    Leur soif de liberté n’est donc pas assouvie.

    Aussi, je ne suis pas pressé de m’en aller ;
    Tant qu’il me reste un peu de pente à dévaler,
    Tu ne m’entendras pas me plaindre de la vie.

  3. Sagesse mégalithique
    -----------------

    « Sobre est du dolmen la nature,
    C’est bien pour cela qu’il est beau » ;
    Ainsi parlait un vieux corbeau
    En admirant cette structure.

    Témoin d’une antique culture,
    Aux légendes il fait écho ;
    De très vieux textes cléricaux
    Racontent cette architecture.

    Plusieurs poètes éminents,
    Qui vont leur rimes combinant,
    Chantent ce monument étrange.

    Cependant, rien n’est éternel
    De minéral ou de charnel,
    Pas plus les dolmens que les anges.

  4. * * *

    Le dolmen est sage,
    l sait rester à sa place
    Tout au long du jour.

  5. Dalle polygonale
    --------------

    Monument d’étrange facture,
    Dans un cimetière sans dieux ;
    Personne ne vient en ce lieu
    Pour en admirer la texture.

    Tous les goûts sont dans la nature
    Sur notre terre et sous nos cieux ;
    Un sculpteur a fait de son mieux
    Et le reste est littérature.

    L’enterrement fut clandestin,
    Pas de prêtre, pas de festin ;
    Et cette pierre fut scellée.

    J’entends les cris d’un vieux corbeau
    Pleurant sa vigueur envolée ;
    L’herbe pousse autour du tombeau.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS