Poème 'Monselet d’automne' de Théodore de BANVILLE dans 'Odes funambulesques'

Monselet d’automne

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Odes funambulesques"

Pantoum.

L’automne est doux ; adieu, libraires !
L’oiseau chante dans le sillon.
Monselet dit à ses confrères :
« Êtes-vous or pur ou billon ? »

L’oiseau chante dans le sillon,
Le ciel dans les vapeurs s’allume.
« Êtes-vous or pur ou billon ?
Répondez, soldats de la plume. »

Le ciel dans les vapeurs s’allume :
Ma mie, il faut aller au bois.
« Répondez, soldats de la plume,
Ne parlez pas tous à la fois. »

Ma mie, il faut aller au bois,
Là-bas où la brise soupire.
« Ne parlez pas tous à la fois :
Lequel de vous est un Shakspere ? »

Là-bas où la brise soupire,
Il fait bon pour les cœurs souffrants :
« Lequel de vous est un Shakspere ?
Lequel est Balzac ? Soyez francs. »

Il fait bon pour les cœurs souffrants.
Sur la mousse je veux qu’on m’aime.
« Lequel est Balzac ? Soyez francs.
? « Balzac ? dit chacun, c’est moi-même. »

Sur la mousse je veux qu’on m’aime,
De la seule étoile aperçu.
? « Balzac ? dit chacun, c’est moi-même. »
Monselet rit comme un bossu.

De la seule étoile aperçu,
Qu’un baiser de feu me dévore !
Monselet rit comme un bossu.
Bon biographe, ris encore !

Qu’un baiser de feu me dévore !
Hélas ! le bonheur est si court !
Bon biographe, ris encore,
On n’entendra plus Mirecourt.

Hélas ! le bonheur est si court !
O désirs vains et téméraires !
On n’entendra plus Mirecourt,
L’automne est doux : Adieu, libraires !

Septembre 1856.

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