Poème 'Montebello' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

Montebello

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

Pittoresque manoir, retraite hospitalière
Où Papineau vaincu coula ses derniers jours,
J’aime à revoir tes murs, ta terrasse, tes tours
Secouant au soleil leur panache de lierre.

Qui suit de tes sentiers la courbe irrégulière,
En s’égarant sous bois, s’imagine toujours
Voir, dans le calme ombreux de leurs secrets détours,
Glisser du grand tribun l’image familière.

Car il vit tout entier ici ― dans chaque objet ;
Il aimait ce fauteuil, cet arbre l’ombrageait ;
Tout nous parle de lui, tout garde sa mémoire ;

Et, pour suprême attrait, sur ce seuil enchanté,
Le cœur tout grand ouvert, la Grâce et la Beauté
Ajoutent leur prestige aux souvenirs de gloire.

(1885)

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Commentaires

  1. Futur domicile
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    En rêve j'aperçois la hutte hospitalière
    Où je savourerai les derniers de mes jours ;
    Ni un vaste palais, ni le haut d'une tour,
    Mais, domaine modeste, une maison de pierre.

    La construction en est assez irrégulière ;
    De la trouver si stable, on s'étonne toujours.
    Les couloirs n'y font pas d'angles ni de détours,
    Les murs y sont ornés d'images familières.

    Les meubles n'y sont pas surencombrés d'objets,
    C'est la maison d'un gars qui n'a plus de projets ;
    Ou, tout au plus, celui d'explorer sa mémoire

    Pour y trouver l'écho de ces jours enchantés
    Où d'étranges chemins, d'ailleurs peu fréquentés,
    Lui firent découvrir des lieux jubilatoires.

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