Poème 'Paysages métaphysiques – Nénuphares' de Armand SILVESTRE dans 'Les Renaissances'

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Paysages métaphysiques – Nénuphares

Armand SILVESTRE
Recueil : "Les Renaissances"

Sur l’eau morte et pareille aux espaces arides
Où le palmier surgit dans les sables brûlants,
Le nénuphar emplit de parfums somnolents
L’air pesant où s’endort le vol des cantharides.

Sur l’eau morte à l’aspect uni comme les flancs
D’une vierge qui montre aux cieux son corps sans rides,
Le nénuphar, nombril des chastes néréides,
Creuse la lèvre en fleur de ses calices blancs.

Sur l’eau morte entr’ouvrant sa corolle mystique,
Le nénuphar apporte un souvenir antique :
— Vénus marmoréenne, éternelle Beauté,

Ton image me vient de l’immobilité,
Et sous ton front poli je vois tes yeux de pierre,
Comme les nénuphars profonds et sans paupière.

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Commentaires

  1. Quatre saisons, quatre fleurs
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    Le nénuphar de sable aimait l'obscurité ;
    De gueules, son comparse était vraiment splendide ;
    D'hermine, leur cousin prenait des airs morbides.
    Le nénuphar d'argent embellissait l'été.

    Ils ne venaient pas tous aux endroits souhaités ;
    Au bord de leur étang, le sol parfois aride
    Faisait le désespoir de l'ondine timide
    Dont j'aimais la tendresse et l'immobilité.

    Aucunement, vois-tu, de préférence n'ai-je
    Pour un jour de soleil ou pour un jour de neige :
    De l'ondine, jamais ne varie la pâleur.

    La feuille de sinople accueille une grenouille
    À peine distinguée, tant la brume la brouille ;
    Du fier printemps, déjà, se montre la couleur.

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