Poème 'Portes et fenêtres' de Tristan CORBIERE dans 'Les Amours jaunes'

Portes et fenêtres

Tristan CORBIERE
Recueil : "Les Amours jaunes"

N’entends-tu pas ? – Sang et guitare ! –
Réponds !… je damnerai plus fort.
Nulle ne m’a laissé, Barbare,
Aussi longtemps me crier mort !

Ni faire autant de purgatoire !…
Tu ne vois ni n’entends mes pas,
Ton œil est clos, la nuit est noire :
Fais signe – Je ne verrai pas.

En enfer j’ai pavé ta rue.
Tous les damnés sont en émoi…
Trop incomparable Inconnue !
Si tu n’es pas là… préviens-moi !

À damner je n’ai plus d’alcades,
Je n’ai fait que me damner moi,
En serinant mes sérénades…
– Il ne reste à damner que Toi !

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. presque deux cents ans et pas une ride pour crier la solitude et l'attente Mal connu et rarement cité, Tristan mérite pourtant le détour

  2. J'écoutais un air de guitare,
    Réglant le son sur "pas trop fort" ;
    J'échappais au monde barbare,
    À la vieillesse et à la mort.

    Car pour quitter ce purgatoire,
    Il me suffit de quelques pas,
    D'une chanson dans la nuit noire,
    D'un chanteur que l'on n'oublie pas.

    Il dit les drames de la rue,
    Les petits bonheurs, les émois,
    Son désir pour une inconnue ;
    Il dit tout cela mieux que moi.

    Ah ! je t'écoute, camarade
    Brassens, en savourant ta voix,
    Et puis je fais des sérénades,
    Un petit peu moins bien que toi.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS