Poème 'Pur Jeudi' de Louis ARAGON dans 'Feu de joie'

Pur Jeudi

Louis ARAGON
Recueil : "Feu de joie"

Rues, campagnes, où courais-je ? Les glaces me chassaient aux tournants vers d’autres mares.
Les boulevards verts ! Jadis, j’admirais sans baisser les paupières, mais le soleil n’est plus un hortensia.
La victoria joue au char symbolique : Flore et cette fille aux lèvres pâles. Trop de luxe pour une prairie sans prétention : aux pavois, les drapeaux ! toutes les amantes seront aux fenêtres. En mon honneur ? Vous vous trompez.
Le jour me pénètre. Que me veulent les miroirs blancs et ces femmes croisées ? Mensonge ou jeu ? Mon sang n’a pas cette couleur.
Sur le bitume flambant de Mars, ô perce-neiges ! tout le monde a compris mon cœur.
J’ai eu honte, j’ai eu honte, oh !

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Commentaires

  1. PUR JEU DIS ?

  2. Sphinxette innocente
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    J’ai grandi loin de tous les vices,
    Parlant aux fleurs et aux oiseaux ;
    Bien moins pensante qu’un roseau,
    Étrangère à tous les sévices.

    Je suis sphinxette, et sans malice,
    Je ne vis dans aucun troupeau ;
    Je ne salue aucun drapeau,
    J’agis en rêve, comme Alice.

    À la fin, je vais m’en aller,
    L’inframonde va m’avaler,
    Venu le temps de cesser d’être.

    Mon témoignage est incomplet,
    C’est vrai,je dois le reconnaître,
    Enrichis-le si ça te plaît.

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