Si les larmes servaient de remède au malheur
Si les larmes servaient de remède au malheur,
Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter,
Et ne se trouverait rien si cher que le pleur.Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur :
Car soit qu’on ne se veuille en pleurant tourmenter,
Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter,
On ne peut divertir le cours de la douleur.Le coeur fait au cerveau cette humeur exhaler,
Et le cerveau la fait par les yeux dévaler,
Mais le mal par les yeux ne s’alambique pas.De quoi donques nous sert ce fâcheux larmoyer?
De jeter, comme on dit, l’huile sur le foyer,
Et perdre sans profit le repos et repas.
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Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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Haute voltige
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Les anges ne sont pas des oiseaux de malheur,
Ce sont joyeux danseurs, tournant sans s’arrêter,
Ils ont ce que l’argent ne peut pas acheter,
Deux beaux yeux qui jamais ne verseront de pleurs.
Ils vivent volontiers sans objets de valeur ;
Ils valsent sans fatigue et sans se tourmenter,
Sans raison de se plaindre ou de se lamenter,
Sans éprouver de lourde ou légère douleur.
Dieu leur donna mission de louange exhaler,
De chevaucher le vent, des grands cieux dévaler,
Angelots dont la vie ne s’alambique pas.
À nous de mal dormir, à nous de larmoyer,
De regretter souvent la tiédeur du foyer,
Mais à nous, toutefois, pinard et bons repas.
Voir aussi
https://paysdepoesie.wordpress.com/2016/06/24/haute-voltige/