Poème 'Sonnet (La robe de laine)' de Charles CROS dans 'Le collier de griffes'

Sonnet (La robe de laine)

Charles CROS
Recueil : "Le collier de griffes"

La robe de laine a des tons d’ivoire
Encadrant le buste, et puis, les guipures
Ornent le teint clair et les lignes pures,
Le rire à qui tout sceptique doit croire.

Oh ! je ne veux pas fouiller dans l’histoire
Pour trouver les criminelles obscures
Ou les délicieuses créatures
Comme vous, plus tard, couvertes de gloire

Cléopâtre, Hélène et Laure. Ça prouve
Que, perpétuel, un orage couve
Sous votre aspect clair, fatal, plein de charmes.

Vous riez pour vous moquer de mes rimes ;
Vous croyez que j’ai commis tous les crimes !
Je suis votre esclave et vous rends les armes.

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Commentaires

  1. Dieu vêtu de grosse laine
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    Ce bélier réside en sa tour d’ivoire,
    D’étranges portraits ornent chaque mur ;
    S’il fait des efforts, c’est pour rester pur,
    Son âme, du moins, fait semblant d’y croire.

    C’est un dieu placide, un dieu sans histoires,
    Son prophète élu n’écrit rien d’obscur ;
    Dans le doux regard de ses yeux d’azur
    Ne brille jamais nul désir de gloire.

    Ce n’est pas le dieu du noble ou du preux,
    Mais bien du poète et du cul-terreux ;
    Je le vois dormir, blotti sous un charme.

    Il se vêt de laine et non pas de crin,
    Il reste sur terre, il n’est pas marin ;
    À peine s’il ose un combat sans armes.

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