Poème 'Sous un habit de fleurs, la Nymphe que j’adore' de Vincent VOITURE

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Sous un habit de fleurs, la Nymphe que j’adore

Vincent VOITURE

Sous un habit de fleurs, la Nymphe que j’adore,
L’autre soir apparut si brillante en ces lieux,
Qu’à l’éclat de son teint et celui de ses yeux,
Tout le monde la prit pour la naissante Aurore.

La Terre, en la voyant, fit mille fleurs éclore,
L’air fut partout rempli de chants mélodieux,
Et les feux de la nuit pâlirent dans les Cieux,
Et crurent que le jour recommençait encore.

Le Soleil qui tombait dans le sein de Thétis,
Rallumant tout à coup ses rayons amortis,
Fit tourner ses chevaux pour aller après elle.

Et l’Empire des flots ne l’eût su retenir ;
Mais la regardant mieux, et la voyant si belle,
Il se cacha sous l’onde et n’osa revenir.

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Commentaires

  1. Lointains collègues
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    Les rimeurs d'autrefois sont des gens que j'adore.
    Je recherche leurs vers en tout temps, en tout lieu,
    Eux qui, plus d'une fois, m'en mettent plein les yeux,
    Ainsi que fait au ciel la Boréale Aurore.

    Et peut-il de ma plume un tel langage éclore,
    Moi que sous ce rapport n'ont point béni les dieux ?
    Il ne m'importe guère, et je fais de mon mieux
    Pour que l'alexandrin aujourd'hui vive encore.

    Ce verdoyant jardin, s'il est assez petit,
    A quelques végétaux pas trop mal assortis ;
    Les saisons de l'année à travers lui sont belles.

    Et je dis à l'hiver, le voyant revenir,
    Que ma muse jamais ne l'en va retenir,
    Car même lui, si froid, eut des bontés pour elle.

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