Poème 'Spleen park' de ATOS

Spleen park

ATOS

Laissez le parc .
laissez le libre,
Si vous le pouvez,
un peu, pour moi.

Quittez ce parc,
je vous en prie,
laissez le moi.

Je ne veux plus y suivre les lignes de vos gestes.
Ni me plonger dans la fraîcheur de leur rire.

Laissez le parc libre.
Il me faudra ce soir, encore,
le prendre longtemps contre moi.

Que je pose mes mains sur les tempes du ciel
Lorsque d’un marbre sage , il m’invitera.

Il faut que je lui dise
tout ce que j’ai du vivre
au delà de ses grilles,
là bas, comme un combat,

Que je lui explique ces jours
qui me retenaient loin de ses bois.

Que je lui livre tout ce que
je ne pensais plus pouvoir porter en moi.

Sur la mousse des fontaines,
un parfum de dentelle fait tourner son ombrelle
sous les arcades du soleil.

Puisque le marteau des heures repose
enfin sur l’enclume du cœur,
il y a ce soir entre le parc et moi
toute la confiance d’un silence
posé sur les velours du temps.

Comme cette barque flotte, vide
comme ce kiosque sonne triste…
C’est là chose bien humaine…
Être incapable de naître chaque jour
au simple plaisir de vivre ce qu’elle doit.

Ce soir, les arbres, venus des rives,
sont avec moi.
J’ai tant à dire aux saules et à l’if
que toute une vie n’y suffirait pas.
Alors…soyons donc immortels,
pour qu’en cette nuit ces mots gardent l’éveil.

Laissez ce parc,
laissez le libre,
Si vous le pouvez,
je vous en prie,
Quittez le
un peu, pour moi.

Lorsque le prélude de la lune commencera
Dans le reflet de ses arpèges
je retrouverai sans doute l’éclat de votre rire.
Se pourrait il, alors, que dans l’eau forte d’un murmure
apparaisse l’enfance de vos gestes ?

Ce soir le parc est vide
Il faut que je me souvienne
de la couleur de cette soie
que vous sembliez poser sur moi.

Dans une allée, un banc se trouvait libre.
Dimanche, je crois, n’existait pas.

A l’entrée du parc,
je vous revois.

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