Poème 'Tout en nous' de ATOS

Tout en nous

ATOS

J’ai bercé mon enfant sur ma peau contre les ombres
J’ai bercé mon enfant pour me faire pardonner de vous l’avoir présenté
je lui avais promis que je prendrai soin de lui, que je le protégerai.
Lui, que vous trouvez si laid, lui- avec lequel je suis née.
Il est différent et l’a toujours été. Plus vif, plus rapide, plus intelligent. On se
devine, on se comprend.
Je sais ses désirs, je sais sa douleur quand il revient .
Alors je l’ai caché. Je lui ai appris à se méfier de ceux qui lui sont étrangers.
Je le porte dans ma tête -sur mon dos – dans mes mains – dans mon ventre, à
tous les temps.
Un ange est une proie facile.
Il suffit d’un battement de peau et vous le voyez dans vos yeux se poser.
Alors je lui ai appris à se dissimuler, à se taire , à ne sortir qu’à la tombée des
mauvais jours et à attendre notre solitude pour commencer à parler.
Si je vous dis que je suis seule, ce n’est pas vrai. Je ne le suis jamais. Avec
vous ou avec lui – je ne suis jamais seule.
J’ai bercé mon enfance toute la nuit et sur ses lèvres j’ai pleuré.
Je vous l’ai présentée en oubliant le danger.
« Regarde comme il est laid, a t on idée de se promener avec dans ses poches
un monstre né, un enfant mort né. Il y a de quoi hurler »
Je vous l’avais présenté parce que je pensais que vous l’aimeriez.
L’aimer c’était m’accepter.
Je l’ai bercé toute la nuit et au matin il semble rêver.
J’attends son sourire pour pouvoir recommencer.
Pressée de nous vouloir être un peu aimés, devant vous je l’ai déballé.
J’ai ôté la dernière peau qui me restait. Cette nuit j’ai saigné. .
Il est comme je vais et je suis ce qu’il est . Ensemble on rêve toujours de
s’échapper. Personne ne peut nous séparer.
J’ai bercé mon enfant parce que je ne veux plus l’entendre pleurer.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

Aucun commentaire

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS