Poème 'Trapèzes' de ATOS

Trapèzes

ATOS

Je suis venue du monde comme d’un château de cartes. Il faisait naufrage dans le hasard de la phrase. Je suis bien venue de nulle part, peut-être du krill du soir, peut-être sur un banc, langues longées sur un boulevard. Je suis venue comme vous hurle un chien du dedans. Je suis venue dans la question d’un million de ventres, dans le tremblement d’une main, par le petit jour d’une bouche immense. Je suis venue d’un monde sans dossard. J’ai balancé des lustres, la lune, ma peau, mes mots, des villages sur mon dos et j’ai fait des ronds dans l’eau comme on parle, comme on dit… à moi ! À toi ! À nous ! Et aux autres ! Sans histoire, en mémoire. Et puis on est revenu au monde, ensemble, avec âme et langages. On a poussé la grille, tenu le fil ; on a plus rien dit, on a senti, on a regardé. Nous étions bien venus de quelque part, ça pouvait bien être de n’importe où. C’était le fruit du hasard. On avait faim. On s’est assis. On a parlé, à bout de bras, et puis on a goûté un peu de soleil sur la page.

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