Poème 'Venise' de ATOS

Venise

ATOS

J’aimerai vous dire Venise…
Comme ça pour le plaisir.
Qu’ai-je à vous dire sinon quelques rêves
Et des ailleurs?
De mes détours il ne reste que cette petite toile
Pas vraiment sale,
Pas vraiment belle,
Au cadre inachevé,
égarée dans cet atelier.

Que j’ôte le voile?..
Puisque vous me le demandez..

Approchez puisque que vous le souhaitez
…. sans rien toucher.
Observez.
Tout est rapiécé, fragile et négligé.
Écoutez…
Rien ne vibre , ni ne palpite.
La lumière s’invite à minuit.
Les amours sont hypothétiques,
Les peurs sont hypocrites.
Un cabaret d’ectoplasmes,
Une cour des mirages.
Tout est inachevé,
Vilaine tapisserie.
On dirait que la vie a oublié de respirer…

Mais…
Laissons cela je vous en prie !
J’aimerai vous dire Venise.
Est ce qu’elle vous ressemble?
Ne dites rien.
Ça n’a plus d’importance.
Je veux l’aimer si vous le voulez.
Je la devine si vous m’aimez.

Ici, même la misère s’en est allée.
Peut-on mourir d’ennui?
Au bout de la jetée..

Non je vous en prie n’approchez pas !
C’est une méchante maladie.
Une saleté qui s’accroche à vous.
Tout devient pâle, gris..tout nous efface.
Y a pas de bonheur, même pas d’horreur.
Le bout des soupirs.

Mais Venise n’est pas si loin!
Vous pourriez la voir si vous m’aimiez.
Je vous devine si près.
Un matin basculer au bout de la jetée.
J’aimerai tellement vous dire Venise,
Comme ça… pour le plaisir.

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