Poème 'Vers dorés' de Gérard de NERVAL dans 'Odelettes'

Vers dorés

Gérard de NERVAL
Recueil : "Odelettes"

Homme ! libre penseur – te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l’univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant : …
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d’amour dans le métal repose :
« Tout est sensible !  » – Et tout sur ton être est puissant !

Crains dans le mur aveugle un regard qui t’épie
A la matière même un verbe est attaché …
Ne la fais pas servir à quelque usage impie !

Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres !

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Commentaires

  1. Ours des Pyrénées
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    C’est un ours des roseaux, et c’est un ours pensant .
    Cet amant de la vie s’éclate en toute chose.
    De la force d’un dieu sa liberté dispose,
    Et de son crâne lourd le chagrin est absent.

    Or, elle a, cette bête, un esprit agissant :
    Car c’est une grande âme à la Nature éclose ;
    Un amateur d’humour dont le bon sens repose ;
    Il est sensible, et tout son bel être est puissant.

    Il n’est, dans les grands bois, des regards qui l’épient:
    À sa vie quotidienne un charme est attaché...
    Il ne veut s’en servir à quelque usage impie !

    Oui, dans cet être obscur est un Dieu mal caché ;
    Dans son oeil malicieux couvert par ses paupières,
    Un reflet nous le dit: son coeur n’est pas de pierre !

  2. Dolmen magique
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    Le barde se confronte au parchemin pensant,
    Son esprit ne sait plus ni les mots, ni les choses ;
    Son obscur subconscient en ordre se dispose
    Et son surmoi figure aux abonnés absents.

    Il est sans intention nullement agissant ;
    Son âme peut sembler nouvellement éclose ,
    Plusieurs observateurs pensent qu’il se repose,
    Mais son coeur doit lutter contre un courant puissant.

    Blotti sous le dolmen, un noir démon l’épie,
    Lequel du karma veut aussi se détacher ;
    Il a pris, pour l’instant, la forme d’une pie.

    Il se croit fort discret, mais il est mal caché,
    Le barde peut le voir en plissant ses paupières,
    Alors, il en sourit près des divines pierres.

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Gérard de NERVAL

Portait de Gérard de NERVAL

Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie, né à Paris le 22 mai 1808 et mort à Paris le 26 janvier 1855, était un poète français. Il passe son enfance dans le Valois, dont les paysages furent source d’inspiration. A Paris, il mène une vie de bohème, fréquente le ‘Cénacle’ de Victor Hugo puis publie une... [Lire la suite]

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