Poème 'Xanthis' de Albert SAMAIN dans 'Aux flancs du vase'

Xanthis

Albert SAMAIN
Recueil : "Aux flancs du vase"

Au vent frais du matin frissonne l’herbe fine ;
Une vapeur légère aux flancs de la colline
Flotte ; et dans les taillis d’arbre en arbre croisés
Brillent,, encore intacts, de longs fils irisés.
Près d’une onde ridée aux brises matinales,
Xanthis, ayant quitté sa robe et ses sandales,
D’un bras s’appuie au tronc flexible d’un bouleau,
Et, penchée à demi, se regarde dans l’eau.
Le flot de ses cheveux d’un seul côté s’épanche,
Et, blanche, elle sourit à son image blanche…
Elle admire sa taille droite, ses beaux bras,
Et sa hanche polie, et ses seins délicats,
Et d’une main, que guide une exquise décence,
Fait un voile pudique à sa jeune innocence.
Mais un grand cri soudain retentit dans les bois,
Et Xanthis tremble ainsi que la biche aux abois,
Car elle a vu surgir, dans l’onde trop fidèle,
Les cornes du méchant satyre amoureux d’elle.

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Commentaires

  1. Seigneur des bêtes à cornes
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    Du lourd seigneur cornu, les intuitions sont fines ;
    Il descend au matin de sa verte colline,
    Guettant des étourneaux les vols entrecroisés
    Quand ils partent chasser dans les cieux irisés.

    Que lui apprends-tu donc, lecture matinale ?
    Peut-être la venue d'un ermite en sandales,
    Le reverdissement des feuilles du bouleau,
    L'errance du bois mort qui flotte au fil de l'eau...

    Le veux seigneur cornu bien rarement s'épanche,
    Vers le temple ancestral menant sa toison blanche,
    La vestale pourra l'entourer de ses bras,
    L’accueillant d'un sourire et de soins délicats.

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