51 – Après la mort ma guerre encor me suyt
CCCCLVI [=CCCCXLVII] .
Si tu t’enquiers pourquoy sur mon tombeau
Lon [=L’on] auroit mys deux elementz contraires,
Comme tu voys estre le feu, & l’eau
Entre elementz les deux plus adversaires:
Je t’advertis, qu’ilz sont tresnecessaires
Pour te monstrer par signes evidentz,
Que si en moy ont esté residentz
Larmes & feu, bataille asprement rude:
Qu’apres ma mort encores cy dedens
Je pleure, & ars pour ton ingratitude.CCCCLVII [=CCCCLXVIII] .
Vouloir tousjours, ou le povoir est moindre,
Que la fortune, & tousjours persister
Sans au debvoir de la raison se joindre,
Contre lequel on ne peult resister,
Seroit ce pas au danger assister,
Et fabriquer sa declination?
Seroit ce pas, fans [=sans] expectation
D’aulcun acquest, mettre honneur a mercy,
Ou bien jouer sa reputation
Pour beaucoup moins, qu’a Charles Landrecy?CCCCLVIII [=CCCCXLIX] .
Flamme si saincte en son cler durera,
Tousjours luysante en publicque apparence,
Tant que ce Monde en soy demeurera,
Et qu’on aura Amour en reverence.
Aussi je voy bien peu de difference
Entre l’ardeur, qui noz coeurs poursuyvra,
Et la vertu, qui vive nous suyvra
Oultre le Ciel amplement long, & large.
Nostre Genevre ainsi doncques vivra
Non offensé d’aulcun mortel Letharge.
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Maurice SCÈVE
Maurice Scève, né vers 1501 à Lyon et mort vers 1564, est un poète français. Il est l’auteur de « Délie, objet de plus haute vertu ». Maurice Scève est le chef de file de ce qu’il a été longtemps convenu d’appeler l’« École lyonnaise », même si aucun manifeste, aucune publication... [Lire la suite]
- 01 - L'Oeil trop ardent en mes jeunes...
- 06 - Celer ne le puis
- 04 - Pour te adorer je vis
- 02 - Pour le veoir je pers la vie
- 25 - Te nuisant je me dommage
- 07 - A tous clarté à moy ténèbres
- 38 - Ma clarté tousjours en ténèbre
- 23 - Mes forces de jour en jour s'abaissent
- 17 - En tous lieux je te suis
- 05 - Plus l'attire plus m'entraine
- 34 - La prison m'est dure encor plus liberté
- 33 - Double peine a qui pour aultruy se lasse
- 44 - A mon labeur jour et nuict veille
- 08 - Asses meurt qui en vain aymé
- 48 - Plus l'amollis plus l'endurcis
- 16 - Mille révoltes ne m'ont encor bougé
- 42 - Cele en aultruy ce qu'en moy je...
- 20 - Fortunes par les miens chasse
- 36 - Fuyant peine travail me suyt
- 43 - Quand tout repose point je ne cesse
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