Poème 'À ce qui n’est plus' de Louisa SIEFERT dans 'Le Parnasse contemporain, II'

À ce qui n’est plus

Louisa SIEFERT
Recueil : "Le Parnasse contemporain, II"

Je sais l’art d’évoquer les minutes heureuses.
Charles Baudelaire.

Pourquoi revenez-vous creuser mon souvenir,
Ô jours trop tôt perdus, ô trop chères pensées,
Images que le temps doit avoir effacées,
Mots que mon cœur jalouse et ne peut contenir,
Pourquoi revenez-vous creuser mon souvenir ?

J’avais promis l’oubli qui console et qui tue,
L’oubli muet et calme, aux flots profonds et lourds.
Les heures ont passé, je me souviens toujours ;
Vous agitez encor mon âme combattue.
J’avais promis l’oubli qui console et qui tue.

Mon espoir est un rêve et mon rêve un secret,
Mes vers en sont l’écho, mais non la voix vibrante.
J’aime aux bois soleillés la vapeur transparente,
J’aime aux yeux les plus beaux un plus subtil attrait.
Mon espoir est un rêve et mon rêve un secret.

Le cœur a des retours vers les choses anciennes,
Des retours imprévus, séduisants, caressants ;
Le poète s’éveille à de si doux accents
Et s’abandonne à ces langueurs qui sont les siennes.
Le cœur a des retours vers les choses anciennes.

Ô jours trop tôt perdus, ô jours trop regrettés !
Puisse l’enivrement de vos mélancolies,
Reflet mystérieux des aurores pâlies,
Longuement éblouir mes regards attristés,
Ô jours trop tôt perdus, ô jours trop regrettés !

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Louisa SIEFERT

Portait de Louisa SIEFERT

Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française. Issue d’une famille protestante établie à Lyon, elle reçoit une éducation religieuse. Son père était originaire de Prusse et sa mère du canton de Thurgovie en Suisse. Son premier recueil de poèmes,... [Lire la suite]

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