Poème 'Soleil d’hiver' de Louisa SIEFERT dans 'Rayons perdus'

Soleil d’hiver

Louisa SIEFERT
Recueil : "Rayons perdus"

Hélas ! hier encor sur mon front, sur ma lèvre,
Sont venus se poser la joie et le plaisir,
J’ai ri comme une folle… aujourd’hui j’ai la fièvre,
Car ma porte est fermée et j’en ai le loisir.

O pauvre humanité ! J’ai pitié de moi-même
Quand mon masque s’en va décollé par mes pleurs
Et qu’apparaît, meurtri, costumé, maigre, blême,
Mon visage, dont tous admiraient les couleurs.

— Nous sommes en janvier : le ciel, d’un azur tendre,
Réfléchit sa splendeur dans les flots clapotants ;
Le vent est si léger qu’à peine on peut l’entendre,
Le soleil est si doux qu’on dirait le printemps.

Mais, comme ces rayons à la nature morte
Se prodiguent en vain et ne fécondent rien,
Dans mon âme la peine est aussi la plus forte :
Mon rire est un mensonge, et l’amour le sait bien !

Janvier 18…

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Commentaires

  1. Le rire, un mensonge ?
    Même quand l"humeur est sombre,
    Tu peux vraiment rire.

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Louisa SIEFERT

Portait de Louisa SIEFERT

Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française. Issue d’une famille protestante établie à Lyon, elle reçoit une éducation religieuse. Son père était originaire de Prusse et sa mère du canton de Thurgovie en Suisse. Son premier recueil de poèmes,... [Lire la suite]

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