Poème 'À l’Etna' de Tristan CORBIERE dans 'Les Amours jaunes'

À l’Etna

Tristan CORBIERE
Recueil : "Les Amours jaunes"

Sicelides Musæ, paulo majora canamus.
(Virgile.)

Etna – j’ai monté le Vésuve…
Le Vésuve a beaucoup baissé :
J’étais plus chaud que son effluve,
Plus que sa crête hérissé…

– Toi que l’on compare à la femme…
– Pourquoi ? – Pour ton âge ? ou ton âme
De caillou cuit ?… – Ça fait rêver…
– Et tu t’en fais rire à crever ! –

– Tu ris jaune et tousses : sans doute,
Crachant un vieil amour malsain ;
La lave coule sous la croûte
De ton vieux cancer au sein.

– Couchons ensemble, Camarade !
Là – mon flanc sur ton flanc malade :
Nous sommes frères, par Vénus,
Volcan !…
Un peu moins… un peu plus…

Palerme. – Août.

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