Poème 'À M. de Siarit' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

À M. de Siarit

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

Quand tous les jours mon cœur vieilli se désenchante,
Pourrais-je ne pas faire un sympathique accueil
À ce frère inconnu dont la pitié touchante
Vient verser de si loin du baume sur mon deuil !

Merci ! quand se gravait, dans une heure méchante,
Le mot désespérance en travers de mon seuil,
Au fond de ma tristesse amère et desséchante,
Merci pour avoir mis cette larme à mon œil !

Dieu d’un sceau différent marqua nos destinées ;
Pour le vol le plus prompt que de longues journées
Des rivages d’Afrique au lointain Canada !…

Mais l’espace dût-il défier la boussole,
Quand la brise m’apporte un mot qui me console,
Je pleure en écoutant son doux sursum corda !

(1905)

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Commentaires

  1. Sagesse aquatique
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    Je suis le vieil ondin de la source qui chante ;
    Aux jours se succédant, mon coeur fait bon accueil,
    Que ce soit un beau ciel dont la clarté m'enchante,
    Ou des temps nuageux semblant porter un deuil.

    Les ondines d'ici ne sont guère méchantes ;
    On les voit, deux à deux, papotant sur leur seuil,
    Parfois se racontant des histoires touchantes,
    Bien souvent un reflet de malice dans l'oeil.

    D'être un esprit des eaux, c'est douce destinée ;
    Baigner dans la fraîcheur, au long de la journée,
    Entendre les propos silencieux des poissons,

    Admirer la lumière où, d'un bleu brillant, vole
    Maître martin-pêcheur, acrobate frivole...
    C'est à lui que je dois l'air de cette chanson.

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