À un ange gardien
Mon rêve, par l’amour redevenu chrétien,
T’évoque à ses côtés, ô doux ange gardien,
Divin et pur esprit, compagnon invisible
Qui veilles sur cette âme innocente & paisible !
N’est-ce pas, beau soldat des phalanges de Dieu,
Qui, pour la protéger, fais toujours, en tout lieu,
Sur l’adorable enfant planer ton ombre ailée,
Que ta chaste personne est moins immaculée,
Que ton regard, reflet des immenses azurs,
Et que le feu qui brille à ton front, sont moins purs,
Dans leur sublime essence au paradis conquise,
Que le cœur virginal de cette enfant exquise ?Ô toi qui de la voir as toujours la douceur,
Bel ange, n’est-ce pas qu’elle est comme ta sœur ?
Ô céleste témoin qui fais que sa pensée
Par une humble prière au matin commencée
Dans ses rêves du soir est plus naïve encor,
N’est-ce pas qu’en voyant s’abaisser ses cils d’or
Sur ses yeux ingénus comme ceux des gazelles,
Tu t’étonnes parfois qu’elle n’ait pas des ailes ?
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François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
L'air et l'inframonde
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Même les ours, dans l'air, ont leur ange gardien
Qui vient à leur secours, pour qu'ils fassent le bien :
Mais cet ange du ciel est souvent invisible,
Car il aime dormir en un jardin paisible.
La lune, en inframonde, aime poser ses yeux
Sur tous les promeneurs qui visitent ces lieux ;
Mais parfois, elle évoque une époque en allée
Qui vit au firmament sa forme immaculée.
Si l'inframonde est d'or, et si l'air est d'azur,
Lequel est le plus beau, lequel est le plus pur ?
Chacun des deux possède une atmosphère exquise,
Jamais totalement par un homme conquise.