Poème 'Ballade de Banville aux Enfants perdus' de Théodore de BANVILLE dans 'Trente-six ballades joyeuses'

Accueil > Les poètes > Poèmes et biographie de Théodore de BANVILLE > Ballade de Banville aux Enfants perdus

Ballade de Banville aux Enfants perdus

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Trente-six ballades joyeuses"

Je le sais bien que Cythère est en deuil!
Que son jardin, souffleté par l’orage,
O mes amis, n’est plus qu’un sombre écueil
Agonisant sous le soleil sauvage.

La solitude habite son rivage.
Qu’importe! allons vers les pays fictifs!
Cherchons la plage où nos désirs oisifs
S’abreuveront dans le sacré mystère
Fait pour un choeur d’esprits contemplatifs:
Embarquons-nous pour la belle Cythère.

La grande mer sera notre cercueil;
Nous servirons de proie au noir naufrage,
Le feu du ciel punira notre orgueil
Et l’aquilon nous garde son outrage.
Qu’importe! allons vers le clair paysage!
Malgré la mer jalouse et les récifs,
Venez, partons comme des fugitifs,
Loin de ce monde au souffle délétère.
Nous dont les coeurs sont des ramiers plaintifs,
Embarquons-nous pour la belle Cythère.

Des serpents gris se traînent sur le seuil
Où souriait Cypris, la chère image
Aux tresses d’or, la vierge aux doux accueil!
Mais les amours sur le plus haut cordage
Nous chantent l’hymne adoré du voyage.
Héros cachés dans ces corps maladifs,
Fuyons, partons sur nos légers esquifs,
Vers le divin bocage où la panthère
Pleure d’amour sous les rosiers lascifs:
Embarquons-nous pour la belle Cythère.

Envoi.

Rassasions d’azur nos yeux pensifs!
Oiseaux chanteurs, dans la brise expansifs,
Ne souillons pas nos ailes sur la terre.
Volons, charmés, vers les Dieux primitifs!
Embarquons-nous vers la belle Cythère.

Mai 1861.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

Aucun commentaire

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS