Ciel brouillé
On dirait ton regard d’une vapeur couvert ;
Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l’indolence et la pâleur du ciel.Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés,
Qui font se fondre en pleurs les coeurs ensorcelés,
Quand, agités d’un mal inconnu qui les tord,
Les nerfs trop éveillés raillent l’esprit qui dort.Tu ressembles parfois à ces beaux horizons
Qu’allument les soleils des brumeuses saisons…
Comme tu resplendis, paysage mouillé
Qu’enflamment les rayons tombant d’un ciel brouillé !Ô femme dangereuse, ô séduisants climats !
Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas,
Et saurai-je tirer de l’implacable hiver
Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ?
Poème préféré des membres
ecnaida a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Charles BAUDELAIRE
Charles Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 à Paris. Il est l’un des poètes les plus célèbres du XIXe siècle : en incluant la modernité comme motif poétique, il a rompu avec l’esthétique classique ; il est aussi celui qui a popularisé le poème en... [Lire la suite]
- Tous imberbes alors, sur les vieux bancs de...
- Les Panégyriques du roi
- Le Mot de Cuvier
- La servante au grand coeur dont vous étiez...
- Spleen : Pluviôse, irrité contre la ville...
- Un nom de bon augure
- La Nymphe de la Senne
- L'Amateur des beaux-arts en Belgique
- Épitaphe pour Léopold Ier
- Vers pour le portrait de M. Honoré Daumier
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire