Poème 'Déserteuses' de Charles CROS dans 'Le collier de griffes'

Déserteuses

Charles CROS
Recueil : "Le collier de griffes"

Un temple ambré, le ciel bleu, des cariatides.
Des bois mystérieux; un peu plus loin, la mer…
Une cariatide eut un regard amer
Et dit : C’est ennuyeux de vivre en ces temps vides.

La seconde tourna ses grands yeux froids, avides,
Vers Lui, le bien-aimé, l’homme vivant et fier
Qui, venu de Paris, peignait d’un pinceau clair
Ces pierres, et ce ciel, et ces lointains limpides.

Puis la troisième et la quatrième :  » Comment
Retirer nos cheveux de cet entablement ?
Allons ! nous avons trop longtemps gardé nos poses !  »

Et toutes, par les prés et les sentiers fleuris,
Elles coururent vers des amants, vers Paris ;
Et le temple croula parmi les lauriers roses.

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Commentaires

  1. Jour sobre
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    Au milieu de la table,un pichet d’eau limpide,
    Ce n’est pas aujourd’hui le jour des fruits de mer ;
    Maigre est ce déjeuner, mais il n’est pas amer,
    Il n’est guère fréquent qu’une bouteille on vide.

    Il faut se modérer rien ne sert d’être avide,
    Sans lourdes digestions, l’esprit sera plus clair ;
    Absorbons ces portions légères comme l’air,
    Notre corps restera quand même assez solide.

    Il importe de bien choisir ses aliments,
    D’espacer les repas, de mâcher calmement
    Et de toujours savoir trouver la juste dose.

    Les beaux élans vitaux n’en seront point taris,
    L’esprit de poésie n’en sera point marri,
    Nobles seront les vers et vivante la prose.

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