Fortune enfin piteuse à mon tourment
Fortune enfin piteuse à mon tourment,
Me fit revoir le soleil de mes yeux,
Alors qu’Amour me traitant encor mieux,
Me fit jouir de mon contentement.Ô jour heureux, éclairci clairement,
De mon soleil ! ô soleil gracieux,
Saint, et luisant plus que celui des cieux !
Digne de lui en tout le firmament !Le grand plaisir, que j’eus de toi jouir,
Fit tellement mes deux yeux éblouir,
Au flamboyer de tes vives ardeurs,Que prenant peur de trop me contenter,
Content je fus loin de toi m’absenter,
Dont maintenant, hélas, hélas, je meurs.
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Pontus de TYARD
Pontus de Tyard (ou de Thiard), seigneur de Bissy, est un écrivain et poète français, né le 20 avril 1521 à Bissy-sur-Fley dans le Chalonnais et mort le 23 septembre 1605 au château de Bragny-sur-Saône. Né à Bissy-sur-Fley en 1521, d’une maison noble de Bourgogne, Pontus de Tyard aura su au cours de sa longue vie... [Lire la suite]
- Puisque je vois que mes afflictions
- Bien que Fortune en haut degré te range
- Pourrai-je bien sans toi, ma chère guide
- Oeil éloigné du Jour, qui te recrée
- Quand près de toi le travail je repose
- Des yeux auxquels ainsi, qu'en un Trophée
- Quand elle vit à la Mort déployer
- J'ai tant crié, ô douce Mort, renverse
- Chanson
- Je fumais tout en mon fort soupirer
- Au premier trait, que mon oeil rencontra (4)
- Fortune enfin piteuse à mon tourment (3)
- En contemplation de Dame Louise Labé (2)
- O calme nuit, qui doucement compose (2)
- Pere divin, sapience eternelle (2)
- Père du doux repos, Sommeil, père du Songe (2)
- Épigramme de la fontaine de Narcisse (1)
- Épigramme de Salmace (1)
- Je fumais tout en mon fort soupirer (1)
- Je mesurais pas à pas, et la plaine (1)
Lointain ponant
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Le justicier, chevauchant bravement,
Ramène l'ordre ; il n'a pas froid aux yeux,
A pour cheval ce qui se fait de mieux :
Gargantua peut garder sa jument.
Pour les bandits, c'est malheur et tourment ;
Ne sont en paix nulle part sous les cieux,
Mais bien toujours craintifs et soucieux,
Tel fut Caïn scrutant le firmament.
Un chien vaillant, bien que parfois étrange,
Par son talent mérite la louange ;
Pour la justice il déploie son ardeur.
Le justicier du devoir se contente ;
Le jour s'achève, et le voilà qui chante
Pour son cheval, quand le soleil se meurt.
Un chien vaillant
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J’aime ce chien qui marche élégamment
Et me regarde avec d’humides yeux ;
Son maître qui le promène en tous lieux
Me dit qu’il est d’un bon tempérament.
Il a grandi en paix, loin des tourments,
Dans la campagne, on ne sait sous quels cieux ;
Sans doute, il est ce qu’on trouve de mieux
Parmi les chiens, sous le bleu firmament.
Il peut manger, parfois, un truc étrange,
Ce qui n’est pas un sujet de louanges ;
Mais on excuse, après tout, son ardeur.
Lui qui, la nuit, d’un panier se contente,
Peut s’éveiller pour un oiseau qui chante ;
D’un pareil maître on append le bonheur.
Aquila Sapiens
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L’aigle-penseur raisonne élégamment,
La vérité n’éblouit pas ses yeux ;
On le chérit, on l’admire en tous lieux,
Plus d’un auteur lui consacre un roman.
Nul animal par lui n’a de tourments,
Aucun de ceux qui vivent sous les cieux ;
S’en abstenir, il trouve cela mieux
Que d’offenser les dieux du firmament.
De quoi fait-il sa nourriture étrange ?
D’air, de soleil, ou de cadavres d’anges ?
Tous les chercheurs cherchent avec ardeur.
Si cet oiseau de jeûner se contente,
Nous comprenons que jamais il ne chante ;
C’est autrement qu’il trouve son bonheur.