Poème 'Fortune enfin piteuse à mon tourment' de Pontus de TYARD dans 'Les erreurs amoureuses'

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Fortune enfin piteuse à mon tourment

Pontus de TYARD
Recueil : "Les erreurs amoureuses"

Fortune enfin piteuse à mon tourment,
Me fit revoir le soleil de mes yeux,
Alors qu’Amour me traitant encor mieux,
Me fit jouir de mon contentement.

Ô jour heureux, éclairci clairement,
De mon soleil ! ô soleil gracieux,
Saint, et luisant plus que celui des cieux !
Digne de lui en tout le firmament !

Le grand plaisir, que j’eus de toi jouir,
Fit tellement mes deux yeux éblouir,
Au flamboyer de tes vives ardeurs,

Que prenant peur de trop me contenter,
Content je fus loin de toi m’absenter,
Dont maintenant, hélas, hélas, je meurs.

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Commentaires

  1. Lointain ponant
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    Le justicier, chevauchant bravement,
    Ramène l'ordre ; il n'a pas froid aux yeux,
    A pour cheval ce qui se fait de mieux :
    Gargantua peut garder sa jument.

    Pour les bandits, c'est malheur et tourment ;
    Ne sont en paix nulle part sous les cieux,
    Mais bien toujours craintifs et soucieux,
    Tel fut Caïn scrutant le firmament.

    Un chien vaillant, bien que parfois étrange,
    Par son talent mérite la louange ;
    Pour la justice il déploie son ardeur.

    Le justicier du devoir se contente ;
    Le jour s'achève, et le voilà qui chante
    Pour son cheval, quand le soleil se meurt.

  2. Un chien vaillant
    ------------

    J’aime ce chien qui marche élégamment
    Et me regarde avec d’humides yeux ;
    Son maître qui le promène en tous lieux
    Me dit qu’il est d’un bon tempérament.

    Il a grandi en paix, loin des tourments,
    Dans la campagne, on ne sait sous quels cieux ;
    Sans doute, il est ce qu’on trouve de mieux
    Parmi les chiens, sous le bleu firmament.

    Il peut manger, parfois, un truc étrange,
    Ce qui n’est pas un sujet de louanges ;
    Mais on excuse, après tout, son ardeur.

    Lui qui, la nuit, d’un panier se contente,
    Peut s’éveiller pour un oiseau qui chante ;
    D’un pareil maître on append le bonheur.

  3. Aquila Sapiens
    ------------

    L’aigle-penseur raisonne élégamment,
    La vérité n’éblouit pas ses yeux ;
    On le chérit, on l’admire en tous lieux,
    Plus d’un auteur lui consacre un roman.

    Nul animal par lui n’a de tourments,
    Aucun de ceux qui vivent sous les cieux ;
    S’en abstenir, il trouve cela mieux
    Que d’offenser les dieux du firmament.

    De quoi fait-il sa nourriture étrange ?
    D’air, de soleil, ou de cadavres d’anges ?
    Tous les chercheurs cherchent avec ardeur.

    Si cet oiseau de jeûner se contente,
    Nous comprenons que jamais il ne chante ;
    C’est autrement qu’il trouve son bonheur.

  4. Sagesse de l’ambichien
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    Cet animal aboie modestement,
    S’égosiller n’est pas digne, à ses yeux ;
    Il ne court point, car il est un peu vieux,
    Lui qui jadis gambadait lestement.

    Son doux regard éloigne le tourment,
    Lequel est pur comme l’azur des cieux ;
    Le chat s’approche, il dit que c’est tant mieux,
    Il s’attendrit sur ce félin charmant.

    Il vit paisible, il ne fait rien d’étrange,
    Il n’est jamais quémandeur de louanges ;
    Il est joyeux, mais presque sans ardeur.

    Il reste au pied, sa maîtresse est contente,
    Qui envers lui jamais ne fut méchante ;
    Elle l’adore, en tout bien tout honneur.

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Pontus de TYARD

Portait de Pontus de TYARD

Pontus de Tyard (ou de Thiard), seigneur de Bissy, est un écrivain et poète français, né le 20 avril 1521 à Bissy-sur-Fley dans le Chalonnais et mort le 23 septembre 1605 au château de Bragny-sur-Saône. Né à Bissy-sur-Fley en 1521, d’une maison noble de Bourgogne, Pontus de Tyard aura su au cours de sa longue vie... [Lire la suite]

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